Mr Crook
7 mars 2024(Romain Blais / Jérôme Tillard / Editions Paquet)
Tout démarre en Afrique où un riche américain pense enfin avoir trouvé le plus gros diamant dans cette mine qui ne lui a rien rapporté jusqu’alors. Il est tellement excité que même le fait que son chauffeur habituel ne soit pas là ne le dérange pas outre mesure. Il faut dire aussi qu’il considère assez peu tous les gens qui travaillent sous ses ordres. Et qui dit gros diamant, dit grosse vente. L’explorateur charge ensuite M. Von Bertrügen, son émissaire, d’aller le vendre au plus offrant. Mais l’arrivée du Mangaza, quasi plus gros diamant du monde, fait suer à grosses gouttes le capitaine Holson du NYPD. Car s’il y a des sous à se faire, il serait naïf de croire que Crook, escroc notoire qui a toujours échappé à la police, ne soit pas dans les parages. Reste à savoir qui du voleur ou de la police sera le plus malin.
Mr Crook, c’est de la BD feel good avec un escroc qui la joue déguisement à la Clark Kent et profite de la crédulité, voire de la cupidité des autres pour arriver à ses fins. Arnaques pour être coiffé gratis, voyager gratis ou encore être habillé gratis, il n’hésite pas à faucher le ticket gagnant d’un joueur de tiercé. On est sur du pouet pouet, sur du jazz rythmé, sur les strass et les paillettes. Là-dessus, Jérôme Tillard va poser une intrigue classique de jeu du chat et de la souris avec un avantage clair et précis pour son héros. Pourtant, c’est une crapule, un moins que rien qui profite de tous, alors comment adhérer à sa cause, se réjouir de ses méfaits ? C’est là qu’est tout le sel de l’album que je ne vous gâcherai pas.
Tout est pouet pouet jusque dans le dessin de Romain Blais qui va jouer sur la rondeur de son trait dans quasi tous ses personnages. À de maintes reprises, je me suis remémoré la bande dessinée Jojo d’Andre Geerts mais bien entendu, dans Mr Crook, on est sur de la bande dessinée bien plus moderne. Si le concept des personnages joue dans la rondeur, j’avoue ne pas être tombé sous leurs charmes. Les femmes sont censées être belles et si leurs silhouettes sont élancées, j’ai eu du mal à être séduit par leurs visages. Les personnages secondaires masculins, quant à eux, sont plus réussis que le héros. C’est un peu dommage mais n’est-ce pas, quelque part, synchro avec le scénario ?
Par contre, j’ai adoré toutes les scènes de ville à New York avec cette multitude de personnages ayant chacun son expression et cette vie rehaussée de superbes couleurs. La première scène en Afrique est également superbe, les couleurs étant là encore superbement maîtrisées. Tout au long de l’album, on sent clairement qu’il y a beaucoup de travail.
Au final, Mr Crook est un album agréable à lire, pas la révolution de l’année mais il se permet une belle conclusion qui rehausse un peu le tout. Il y a matière à faire une série avec ce personnage mais il serait dommage que les auteurs se pressent et fournissent des histoires communes. Si il y a un petit twist dans chaque album par contre, je serai client pour une nouvelle fournée.
Pour feuilleter les premières pages de l’album, allez voir sur le site de l’éditeur Paquet.
@sgtpepere 🤩