Downsizing

Downsizing

14 janvier 2021 0 Par sgtpepere

Réalisateur: Alexander Payne
Scénario: Alexander Payne, Jim Taylor
Acteurs: Matt Damon, Christoph Waltz, Hong Chau

Vu à la télé.

La technologie a fait un bon en avant et grâce au Dr. Jorgen Asbjørnsen, elle pourrait bien servir l’écologie. car le bon docteur a trouvé le moyen de réduire l’être humain. Le réduite signifie aussi réduire la quantité de produits nécessaires à sa survie et ses loisirs mais également la réduction de ses déchets. Un bénéfice total pour la survie de l’espèce humaine si jamais celle-ci adopte le principe. Et puis, il y a aussi une belle raison financière. Tout ce que vous ne pouviez pas vous offrir dans le monde réel, vous pourrez le faire dans le monde des petits puisque tout, absolument tout, coûte moins cher à fabriquer.

C’est ainsi que, dix ans après l’annonce de cette révolution scientifique, Paul Safranek, ergothérapeute, et sa femme décident de franchir le cap. Enfin, jusqu’à la phase de préparation où Audrey, l’épouse aimante, va se dégonfler et laisser son mari seul dans le monde des petits. De quoi démarrer une nouvelle vie sous des auspices un peu particuliers. D’autant que Paul va rapidement se rendre compte que le monde qu’on lui a présenté, s’il comporte des avantages, ne change pas beaucoup du monde des grands.

Downsizing prend son temps. 2h15 exactement mais quand on sait que la progression de la technologie et son avancée dans le monde prend déjà presque 45 minutes et qu’on attaque la véritable histoire du héros à ce moment-là, on se dit que 2h15, finalement, ça n’est pas trop. Enfin, si le film et son réalisateur avaient quelque chose à dire. Le gros souci de Downsizing est probablement ce que les gens pensaient qu’il fournirait et ce qu’il fournit en réalité. Je viens de revoir la bande annonce et, si je passe les scènes dont je ne me souviens absolument pas, et le montage de scènes et de lignes de dialogues qui changent complètement la donne, il y a clairement un choc des attentes.

Je pensais que le monde des petits allaient apporter de la nouveauté, des aventures particulières, des décisions à prendre complètement différentes car, justement, les personnages se trouvent dans le monde des petits. Une fable écologique qui montrerait le pour et le contre d’une technologie comme celle qui nous est présentée. De la dystopie un peu fun qui se permettrait des concepts un peu barrés. Malheureusement, tout ça n’est présent à l’écran que trop rarement et trop rapidement.

Car le fond du film va plus piocher au rayon de la critique sociale. Pour être tout à fait clair, Leisureland est un monde féérique qui cache la misère du monde comme dans le monde des grands. On va y retrouver des parias, des laissés pour compte, qui auraient pourtant dû avoir droit à beaucoup mieux que leur vie précédente. Peut-être que c’est le cas, peut-être que les personnes que l’on voit nichés contre l’enveloppe extérieure de Leisureland sont mieux lotis dans le monde des petits. Pourtant, cela ne sera jamais véritablement expliqué (ou alors j’ai dormi ou j’ai eu droit à une version complètement massacrée).

D’un concept fun, le film passe carrément à l’image dépressive que l’être humain ne cherche que son propre profit et qu’en dépit de nouvelles cartes données à tous, les comportements ne changent pas. Les ultra-consommateurs font la course à celui qui aura la plus grosse, les fêtards ne s’occuperont toujours pas de l’état dans lequel il laisse l’endroit où ils font la fête, des petites mains feront toujours le sale boulot et les extrémistes de tout bord seront toujours aussi illuminés. A ce titre, le personnage incarné par Matt Damon est assez intéressant car si sa gentillesse va le pousser à vivre ses convictions égalitaires à fond, son confort (et éventuellement ses sentiments) auront raison de ses si belles envolées survivalistes.

Les acteurs sont pourtant bons et si Matt Damon a le rôle titre, c’est probablement sa partenaire Hong Chau qui lui vole la vedette. En tout cas, en français, j’ai marché à fond avec ce petit bout de femme qui sait où elle va. Le duo fonctionne parfaitement, donnant des vrais moments de comédie. Christoph Waltz est excellent mais bon, c’est grosso modo toujours le cas et revoir la sale trogne d’Udo Kier me fait toujours un petit quelque chose.
Concernant la VF, elle nous fait visiblement perdre pas mal de gags inscrits dans les dialogues (il n’y a qu’à regarder la bande annonce en VO pour s’en rendre compte), ce qui est franchement dommage.

Hong Chau plays Ngoc Lan Tran and Matt Damon plays Paul Safranek in Downsizing from Paramount Pictures.

Au final, Downsizing est un film que j’ai pris du plaisir à regarder (le montage est bien fichu et aucune scène ne dure trop longtemps) mais que je pense ne pas garder en mémoire. Il permet de lancer quelques discussions et ont provoqué chez moi quelques moments de réflexion, ce qui est toujours bon à prendre. Mais il ne gagne cependant pas ses galons de “bon film”, même si avec une note de 5,7/10 sur IMDB, je trouve les spectateurs un peu rudes avec ce film.