Le jeu maudit (Ludo)
8 juin 2024Un film de Nikon & Q
Avec Kamalika Banerjee, Joyraj Bhattacharya, Soumendra Bhattacharya, …
1h28 – vu en VO (indien ?) sur Netflix
OK, je n’avais pas vu sa note sur IMDB mais elle est bien méritée. Ludo (ou le jeu maudit) sur Netflix, c’est franchement pas bon mais pas un nanar rigolard non plus. Un peu plus de développement ? C’est vous qui l’avez demandé !
Déjà, on sent qu’il y a un cadre culturel un peu particulier: deux couples de jeunes adultes non mariés veulent baiser (oui, c’est le terme employé à de nombreuses reprises dans le film, j’y reviendrai) mais ils ont beaucoup de mal à le faire puisque les hôtels qui pourraient leur louer une chambre pour une nuit s’exposent visiblement à des remontrances de la part d’une police (forcément) corrompue. J’ignore s’il y a une loi indienne qui empêche les couples non-mariés d’avoir une relation sexuelle mais bon, ça va montrer le moteur des personnages.
Ensuite, après 25 bonnes minutes (sur 1h28), où on comprend que non, ce ne sont pas des personnages très sympathiques, malgré le cadre très restrictif dans lequel ils vivent, on entre enfin dans le vif de sujet après un faux démarrage (les couples rentrent dans un hôtel bizarre mais ça n’est pas là que l’horreur sera lancée).
Et puis arrive ce couple de vieux perdu dans un centre commercial fermé qui possède ce Ludo, ce jeu maudit. Eh bien c’est un … jeu de petit chevaux. Maudit. Oui.
Entre parenthèses, Netflix a également une série indienne appelée Ludo d’où “Le jeu maudit” affiché lors du visionnage. Histoire qu’on ne confonde pas les deux. Sauf sur les vignettes. Bon, vu l’ambiance de la série, il serait très difficile de se planter de truc à regarder.
Bref, on sent le film un peu punk sur les bords, gore bien comme il faut, mais avec une volonté de faire de l’expérimentation.
Et le souci, c’est que parfois ça marche (certains moments ont des utilisations sonores plutôt bien fichues), parfois pas (putain, ils ont collé un acouphène pendant 5 bonnes minutes ! Pas glop.)
Il faut dire que Nikon & Q (déjà les pseudos montrent bien à quel genre d’individus on a affaire) n’ont pas masse de pognon. Et quand on n’a pas de pognon, qu’est-ce qu’on fait ? On filme dans le noir ! On ne voit rien, ça donne le change, surtout dès qu’on utilise des effets spéciaux. Bon le contre-coup, c’est que le spectateur ne voit rien non plus dès qu’il n’est pas dans le noir absolu. Compliqué de suivre un film dont les dialogues sont très avares de sens. Et dès qu’il fait jour, on sent le manque criant de pognon. Je salue tout de même le travail de l’équipe qui réussit à rendre l’image assez propre (enfin, je me comprends).
Le montage est à l’image du film: il y a du rythme sur certaines scènes mais le film dure officiellement 1h28 mais semble en durer facile le double avec des plans qui n’en finissent pas. J’ai regardé le film en 3 fois (dont une forcée parce que autre chose de prévu). N’en pouvant plus, j’ai regardé le dernier tiers en x1,25 et c’était encore trop long …
On finira sur une narration complètement foirée avec une scène initiale, le développement, le jeu de massacre, le flash-back racontant l’origine et puis en 20 secondes, la conclusion mélangée avec le générique de fin. Chaque partie dure grosso modo 30 minutes et sur le papier, c’est beau de perfection. À la réal, c’est un gros carnage avec des acteurs qui doivent en faire des caisses pour le côté maudit du jeu et une narration dont on ne comprend pas grand chose avec des scènes en parallèle entre flash-backs et situation actuelle qui n’ont absolument aucun sens.
Bref, 2,8/10 sur IMDB, c’est effectivement ce que ça mérite. Allez, pour l’effort, j’aurais peut-être mis 3,5 mais c’est une expérience cinématographique destinée aux plus endurcis..
P.S. Ah, j’avais oublié la traduction en français. Je ne sais pas si les jeunes personnages Indiens sont, un peu comme les persos de films coréens, particulièrement orduriers mais ça jure à tout bout de champ … Et ça, même pour des persos “petite frappe”, ça me fatigue.