Spy X Family: Code White (2023)
3 mai 2024réalisé par Takashi Katagiri, avec les voix de Takuya Eguchi, Atsumi Tanezaki, Saori Hayami, Kenichirō Matsuda
Dans la famille Forger, il y a Loid, le père, officiellement travaillant comme psychiatre dans une clinique; Yor, la mère, employée à la mairie et Anya, leur fille, scolarisée dans l’école la plus prestigieuse d’Ostania.
En réalité, le père est agent secret du pays opposé, Westalia; la mère est une assassin et la fille peut lire dans les pensées de tout le monde. Le chien de la famille, Bond, quant à lui, peut voir dans le futur et tout ce beau monde, mis à part Anya, 6 ans, est totalement inconscient des capacités des autres.
Loid cherche à atteindre Donovan Desmond, haut dirigeant d’Ostania qui pourrait bien cacher un plan sinistre contre Westalia. Pour cela, il inscrit Anya sa fille adoptive dans la même école que le fils Desmond afin de pouvoir côtoyer sa cible lors de réunion de parents d’élèves. Seulement pour accéder à ce conseil, il faut que les enfants décrochent des Stellas et Anya qui n’est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir a bien dû mal à les obtenir. Yor voit dans ce mariage très arrangeant une façon de ne passer pour une espionne et cacher ses fonctions d’assassin.
Bref, ça, c’est la base de la série que j’ai regardée très récemment sur Crunchyroll et qui se trouve agréable, drôle, rafraîchissante. Et tout vous est expliqué en 3 minutes chrono voire moins au début du film. Si vous n’avez pas vu la série, ce ‘Previously in Spy X Family” est d’une redoutable efficacité. Je n’ai pas encore lu le manga qui va bien plus loin que la trentaine d’épisodes animés auxquels nous avons droit pour l’instant.
Alors quand un film arrive au ciné (c’est de plus en plus le cas avec les animés de grosses franchises – My Hero Academia, One Piece, …), l’occasion était trop belle de passer 1h50 en compagnie de la famille Forger qui part en voyage afin de découvrir ce qu’est un méréméré, gâteau spécialité du Frigis qu’Anya aimerait bien reproduire pour le concours de pâtisserie organisée par l’école (on rappellera que les enfants ont 6 ans, hein …).
Bref, sur le trajet, Anya et Bond vont faire comme souvent: des bêtises. En l’occurrence, se balader dans le train (c’est plus drôle que de faire des devoirs auxquels on ne comprend rien), trouver une clé oubliée, chercher ce qu’elle ouvre et manger le chocolat qui se trouve dans la petite boite qui est dans la valise, ouvrable par la jolie clé. Bon, tout cela, même si ça sent bon le chocolat, contient surtout un objet que des bandes d’espions vont chercher à récupérer. Et c’est partie pour une aventure familiale où les Forger vont devoir déjouer les plans du général Snidel qui songe bien à déclencher la guerre Westalia / Ostania.
1h50 de bonheur pour le spectateur qui a aimé la série animée. On y retrouve les mêmes ingrédients avec le côté badass des parents, leur naïveté confondante quant aux capacités des époux et les bêtises d’Anya et de Bond, accompagnées des grimaces légendaires de la petite fille. On a aussi droit à quelques passages avec le frère de Yor, intelligemment mis sur la touche; la présence de Fiona Frost, intégrée à l’intrigue grâce aux soupçons d’infidélité de Loid par Yor et une apparition fugace de Freddy (mais logique dans le comportement de Loid, ne pas le voir aurait été une erreur de scénario). L’école est moins présente mais apparaît tout de même au début et à la fin du film. On y retrouvera donc Damian (et ses deux acolytes) lors d’une habituelle bagarre avec Anya (cependant très réussie niveau montage), Becky et le toujours très “éléganto” Henry Henderson.
Côté légers bémols, Code White arrive étrangement en mai chez nous alors que, comme son nom l’indique, il s’agit surtout d’un joli film de Noël (ah ben tiens, sortie le 22 décembre au Japon). La ville de Frigis sous la neige avec ses attractions et son marché de Noël peuvent difficilement laisser penser autre chose. Il y a tout un moment spécial “caca”, c’est l’humour japonais en route. Je ne suis pas trop client de ce genre de chose mais là, pour une fois, c’était plutôt bien amené et assez drôle. Reste les scènes d’action finales qui me semblent être trop forcées et qui semblent plus être là pour le cahier des charges que pour une efficacité scénaristique. C’est dommage, par exemple pour Yor, qui se bat en 1 contre 1 (normal, puisqu’elle ne peut dire à personne ses capacités) et c’est finalement très long pour un combat contre un personnage qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. La bagarre entre Loid et les militaires est plus sympathiques, notamment parce qu’Anya participe un peu à la Deus Ex Machina (y en a plein dans le film, mais bon, on est aussi là pour ça) au combat, ajoutant un peu de dynamisme.
Ajoutez à cela des militaires installés à Frigis pas toujours très fûtés (pourquoi seraient-ils affectés dans un endroit pareil si c’était le cas), des gags sur l’écriture d’Anya ou encore une scène de poursuite digne des Looney Tunes plutôt bien fichus afin de passer un bon moment mélangeant action et comédie, le tout rentrant parfaitement dans le cadre de la série puisqu’elle ne touche pas d’un iota à son fonctionnement.
P.S. Ah oui, concernant l’animation, c’est vraiment de la bonne came. Il n’y a qu’un plan où j’ai trouvé les dessins un poil en dessous, et la scène “Looney Tunes” où on sent que ça manque de fluidité pour être aussi bon que ce que les Américains produisaient à l’époque. Sinon, c’est fluide, c’est beau, c’est dynamique. Du très joli travail.