The Black Phone (2021)
6 février 2024Réalisé par Scott Derrickson
Avec Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke, …
Vu en VO sur Netflix.
Dans le nord de Denver, des gamins disparaissent et laissent donc la porte grande ouverte au croque-mitaine appelé The Grabber dont personne ne sait véritablement grand chose. Et si la petite Gwen semble en savoir plus, c’est qu’elle possède des dons que sa mère avait également jusqu’à ce qu’elle mette fin à ses jours. Pas étonnant que son paternel, porté sur la bouteille, lui fasse passer l’envie d’avoir des prémonitions à grands coups de ceinture. Son frangin, Finn, ne semble pas porté sur le paranormal. Il est juste ce garçon perdu au milieu de temps d’autres dans un high school où il se fera harcelé. Alors quand le petit nerveux qui lui sert de défenseur se fait enlever, la vie de Finn empire. Enfin, jusqu’à ce qu’il rencontre lui-même The Grabber …
Quand j’écris un texte sur un film, je vais toujours me rencarder sur les précédents méfaits des gens qui ont commis l’engin duquel on parle. Et chose étrange, je n’avais clairement pas tenté de me souvenir du réalisateur Scott Derrickson qui a pourtant réalisé le premier Doctor Strange (avant donc que Sam Raimi ne fasse celui sur le multivers – oui, je l’ai beaucoup aimé celui-ci, ne vous en déplaise). Derrickson donc réal méconnu dont le reste de la filmo se rapproche nettement plus de The Black Phone. Hellraiser 5: Inferno (dont la réputation n’est pas géniale), L’exorcisme d’Emily Rose, Sinister, Délivre-nous du mal, voilà qui est plus à même de voir dans quel rayon l’homme se situe à savoir un cinéma d’horreur moderne à petit budget par la maison de production Blumhouse qui s’est vautrée dans l’horreur après le succès de Paranomal Activity.
Et The Black Phone ne va pas trop sortir de son carcan de film d’horreur à petit budget. En effet, une fois posée le cadre (la première demi-heure pour un film qui dure 1h43), l’essentiel de l’intrigue va se passer dans une cave où Finn va se construire grâce au téléphone noir de la cave qui sonne alors pourtant qu’il est débranché depuis longtemps. Et à ce petit jeu, il faut avouer que Derrickson et Blumhouse ont bien préparé leur film. Il y a suffisamment de passages hors-cave pour que l’on ne s’ennuie pas trop et chaque petit écart, si ce n’est pour nous faire suivre la trajectoire de Gwen qui cherche à sauver son frère, va permettre de poser chaque pièce de puzzle jusqu’au grand final peu surprenant pour ce genre de films.
C’est probablement ça qui m’a gêné dans The Black Phone: le manque total de surprise. Alors oui, c’est bien fait, je ne me suis pas ennuyé, je n’ai pas cherché à faire autre chose en regardant le film d’un œil. Mais mis à part le serial-killer un peu trop droit dans son vice (ce qui est aussi logique d’après ce que je sais des serial-killers), c’est sans aucune surprise. Tout juste sortira-t-on un vague message sur l’enfance maltraitée et harcelée, ce qui se faisait si couramment semble-t-il dans les années 70 mais qui ne passe plus maintenant. Des années 70 à la patine peut-être un poil trop forcée à mon goût mais bon, il semble qu’il faille en passer par là pour montrer au public l’ambiance du moment.
Au final donc, un film pas désagréable mais qui ne renouvellera pas le genre. À vous de voir si c’est le genre de choses que vous cherchez, sachant que le film n’est ni pas particulièrement choquant, ni particulièrement sanglant.