Sa Majesté des Ours tome 1: Les colonnes de Garuda

Scénario: Dobbs

Dessins: Didier Cassegrain

Idée originale et storyboard: Olivier Vatine

Editeur: Comix Buro / Glénat

Sur les côtes de Valencyre, des pêcheurs font une étrange découverte: un humain. Et cet humain ne laisse rien présager de bon puisqu’il prétend être un être ressuscité par une nécromancienne. Si jamais cela est vrai, cela signifie que le peuple animal est en grand danger et que la nécromancienne Kalygaryd prévoit une bonne grosse vengeance envers pas mal de peuplades zoomorphes. Ainsi le roi ours Artus de Valencyre envoie son fils Kodiak, son maître d’armes Milhius et quelques autres personnes de confiance enquêter sur les dires d’Ifrit l’humain. Mais pour cela, il leur faudra passer les colonnes de Garuda et il n’est pas certain que le roi aigle Pygargue voit d’un bon oeil cette arrivée quelque peu forcée.
D’autant qu’en Valencyre, les choses prennent une fâcheuse tournure …

Sa Majesté des Ours n’a (pour l’instant) rien à voir avec celle des Mouches. Ce premier tome met en place une situation périlleuse où la grande méchante n’est encore qu’une rumeur. Une équipe relativement solide se met en place et Dobbs nous conte alors les débuts du périple par le biais d’un peuple qui n’est ni amical ni clairement ennemi. Au bout des 56 pages de ce premier tome, on n’en sait pas beaucoup plus. On devine à peine les personnages, on a droit à une bonne scène de buddy movie, mais les moments tendus n’arrivent qu’à la fin de l’album, dans une bonne tradition du cliffhanger.

Un tome d’introduction donc qui aura aussi bien une valeur informative du monde mais aussi des références pas toujours très fines des auteurs.

Une fois de plus, c’est la patte graphique qui fait qu’on peut s’intéresser à cette histoire, comme souvent chez Comix Buro. Et là, c’est l’excellent Didier Cassegrain qui s’y colle. L’auteur a souvent été collé à de charmantes (mais musclées) héroïnes vivant de drôles d’aventures et il s’attaque ici pour la première fois à un récit d’animaux anthropomorphes, genre popularisé par Blacksad qui connaît un regain ces derniers temps (cf Le Châteaux des Animaux, Les 5 Terres, …). Le dessinateur s’en sort parfaitement peut-être grâce à son expérience passée chez Disney. Cassegrain réussit à créer des créatures au corps humanoïde mais cohérent avec leur tête d’animal. L’effet est plus saisissant avec les personnages féminins qui sont, marque de fabrique, souvent bien développées pulmonairement parlant.

La mise en page est due à Oliver Vatine (Aquablue) et il n’y a pas de surprise: on est dans de la BD à grand spectacle. Le découpage est dynamique, l’espace inter-case assez large, la force de l’image mise en avant. C’est du solide, de l’éprouvé, du récit qui fonctionnerait presque sans parole. Ceci dit, si les dessins sont superbes et que les pages sont très lisibles, je trouve qu’elles sont trop sombres à mon goût et j’aurais aimé un peu plus de contraste afin de pouvoir plus profiter du trait et des couleurs de Cassegrain.

En étant objectif, je ne peux pas dire que ce premier tome de Sa Majesté des Ours soit un album très surprenant. Les choses sont pour l’instant très balisées et il me manque un côté surprenant ou original qui attiserait ma curiosité. Mais comme Didier Cassegrain est à bord, mon objectivité disparaît et j’espère simplement que les tomes suivants permettront de plus profiter du travail de l’artiste.

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Pour en savoir plus:

Pour bouquiner le début: https://www.glenat.com/hors-collection/sa-majeste-des-ours-tome-01-9782344035979

Interview du scénariste Dobbs: https://www.ligneclaire.info/sa-majeste-des-ours-dobbs-104986.html