It’s a Wonderful World

It’s a Wonderful World

11 janvier 2021 8 Par sgtpepere

Mécanique: Frédéric Guérard
Illustrations: Anthony Wolff
Editeur: La boîte de jeu

It’s a Wonderful World (histoire de me soulager les doigts, j‘écrirai dorénavant IWW) est un jeu de « draft ». De “sélection” en bon français. Les joueurs se passeront une main de cartes, en choisiront une (et une seule) et passeront le reste à leur voisin. Ainsi il faudra choisir la carte qui nous convient le mieux mais aussi éviter de laisser aux adversaires directs des cartes qui leur seraient trop avantageuses.

Comme ces deux éléments ne seront pas forcément compatibles, il y aura dilemme et choix cornélien dans l’esprit de chacun. Ce qu’il y a de meilleur ! 😊

Cette mécanique est déjà bien implémentée dans le monde du jeu de société que ce soit avec Sushi Go ! (le jeu le plus simple avec sa mécanique) ou 7 Wonders (autre grand classique, primé de partout mais un peu plus technique).

IWW est encore un cran en dessus car à la mécanique de sélection va s’ajouter une mécanique de production. En effet, une fois que tous les joueurs auront sélectionné leurs 7 cartes, ils auront le choix de s’en servir de deux façons. Soit envisager de les construire, soit les défausser en échange d’une ressource de couleur qu’ils peuvent placer sur une autre carte.

Il y aura ensuite une phase de production qui se fera dans un certain ordre. Ainsi par le biais de constructions savamment planifiées, les joueurs pourront bénéficier de cascades de production qui sont un avantage certain pour obtenir la victoire.

C’est le gros du jeu et sans vous mentir, les règles sont expliquées en 10-15 minutes pour peu que vous ayez un peu l’habitude des jeux de société (sinon rabattez-vous sur Sushi Go ! ou 7 Wonders 😊 ).

Me concernant, IWW a été le jeu qui m’a fait vendre ma collection complète de 7 Wonders. Mais “pourquoi ça ?”, me direz-vous.

  • Parce que la mécanique de cascade m’a beaucoup plu et rassasiait mon côté aguerri du hobby.
  • Parce qu’il y a un mode solo. Mode solo qui se décline à la fois en mode « Bats ton propre score » mais aussi via des scénarios dont des paliers de points de victoire sont à atteindre pour empocher des médailles. Et comme celles-ci sont difficiles à obtenir (tout du moins, en ce qui me concerne), c’est d’autant plus appréciable, la frustration était moteur de « allez, encore une ! ». A noter aussi que la répétition des parties va aussi être due à la durée d’icelles puisqu’en solo, une partie d’IWW dure 15-20 minutes. L’occasion d’en enchaîner quelques-unes avec tout de même une bonne part de réflexion à bord.
  • Le jeu possède des extensions qui sont intéressantes (7 Wonders en contient aussi, je ne dis pas le contraire). La première « Guerre ou Paix » est une campagne qui va apporter des objectifs communs, histoire de se tirer la bourre. Mais gagnant comme perdant verra son jeu évoluer. Ainsi même si vous perdez la partie, vous gagnez quand même quelque chose. Le tout dans une optique de scénario “sympathique”. Certes la mécanique très abstraite ne permet pas une adéquation forte avec le scénario mais cela fait tout de même plaisir de lire les textes introductifs de chaque partie et la conclusion de la campagne, acide comme il faut. Avec un embranchement possible dans l’histoire, cela fait 2 conclusions possibles et deux campagnes de 5 parties, ce qui ne demande pas beaucoup de séances de jeu aux joueurs.
  • La seconde extension “Loisir & Décadence” n’est disponible que lors des différents projets Kickstarter (financement participatif). Elle apporte un léger changement de mécanique qui apporte encore plus de choix et donc de complexité au jeu. Le scénario et les notions abordées sont encore très plaisants.
  • La dernière extension “Ascension” (qui vient d’être financée sur Kickstarter mais qui devrait arriver en boutique) apportera encore une nouvelle mécanique qui fera varier votre production pour faire de gros gros score. Il faudra donc être encore plus attentif aux adversaires puisque le système de majorité inclus au jeu de base va beaucoup plus varier et sera donc plus interactif avec probablement quelques retournements de situation.
  • Si la comparaison n’était pas si évidente, cette troisième extension permet de jouer jusqu’à 7 joueurs. Mais encore plus que pour 7 Wonders, jouer à ce nombre de joueurs implique non seulement des temps morts mais une synchronisation qui se doit d’être parfaite.

J’ajouterai encore au projet Kickstarter qu’il propose une production absolument fantastique. Boîtes en carton, coupelles en plastique, jeton compte-tour en résine: des petits gadgets qui rendent aussi la mise en place bien plus rapides. Rien qu’un bon origami ne pourrait remplacer bien sûr (il y a un excellent groupe Facebook sur le sujet) mais pour les feignants, ça n’est que du bonheur.

En boutique, vous pourrez trouver pour l’instant la boîte de base ainsi que la première extension “Guerre ou Paix”.


Ajoutez à cela de superbes illustrations et un humour noir très prononcé et vous comprendrez aisément pourquoi IWW a bonne presse. Certains le trouveront trop compliqué, trop alambiqué pour l’expérience et le style de jeu qu’il propose (once again, a contrario du très fluide 7 Wonders) mais me concernant il s’agit de mon jeu « coup de cœur » 2020 (sachant qu’il est sorti fin 2019).


Le projet Kickstarter du jeu de base

https://www.kickstarter.com/projects/laboitedejeu/its-a-wonderful-world/description

Le projet Kickstarter de l’extension Ascension

https://www.kickstarter.com/projects/laboitedejeu/its-a-wonderful-world-ascension?ref=profile_created



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