Writever Novembre 2020
10 janvier 2024Comme j’ai découvert le principe du Writever en décembre 2020 grâce à Alex Nikolavitch (que vous pouvez retrouver sur Bluesky -sale traître-, sur Mastodon –@nikolavitch, ah mon ami !- ou sur son blog la Warzone –https://nikolavitch-warzone.blogspot.com), il est fort normal que je n’ai pas réalisé l’exercice datant de novembre 2020.
Mais bon, en bon collectionneur fan de complétion, il fallait bien que je m’attèle à la tâche et deux ans plus tard, j’écris donc les 2 writevers en parallèle sans rapport l’un avec l’autre (je ne suis pas fou). Voilà donc le résultat.
Comme toujours, 280 caractères et une micro-nouvelle orientée SFFF (Science-Fiction, Fantasy, Fantastique). On verra ci-dessous que c’est une contrainte qui n’est pas toujours respectée.
- maladie: Les nanorobots soignaient mais, à haute dose, teintaient aussi la peau des malades, même inactifs. Ainsi les personnes à la santé fragile furent rapidement reconnaissables. Nul doute que les plus conservateurs leur feraient payer la note en temps de crise.
2. dormir: Les visiums n’existaient que si quelqu’un les regardait. Il existait donc officiellement la profession de “stalker” qui rassurait ceux qui se savaient surveillés pendant leur sommeil.
3. manger: Manger pour exister, voilà ce que la machine représentait. Elle mangeait et restituait l’énergie par ondes à tous ceux qui l’avoisinait. Au fond d’elle-même, elle savait qu’un jour, elle serait mangée à son tour. Cela l’emplissait de résignation et de soulagement.
4. légume: “Manger 5 fruits et légumes par jour !” Les ogres avaient quitté les placards des enfants pour rejoindre ceux de l’EHPAD. Le goût était quand même moins tendre mais si c’était pour la santé …
5. peur: À chaque fois qu’on le faisait sursauter, il poussait un petit cri dont on ne pouvait pas clairement définir le sens. “La peur est la petite mort”, citait-il souvent, sans jamais parler du reste du texte.
6. sombre: Il faisait sombre mais cela ne la gênait pas. Si un harceleur était dans les parages, il comprendrait pourquoi. La noirceur l’enveloppait telle une couverture moelleuse et confortable et celui qui pouvait se considérer comme un prédateur serait loin d’être le seul.
7. disparaître: J’ai disparu: j’ai pris la main tendue à travers l’écran, mon corps décomposé en énergie comme paiement. Si votre équipement s’allume spontanément, n’ayez pas peur, je ne fais que passer.
8. bâtiment: Le bâtiment interrogeait: aucune porte ni fenêtre et pourtant, du bruit, des odeurs, parfois même des changements de couleur. Les voisins se demandaient s’il s’agissait d’un mini-monde en autonomie ou si l’immeuble était en réalité vivant.
9. chanson: La chanson était entêtante: il la fredonnait, en baragouinant un langage qu’il maîtrisait mal. Et personne d’autre ne la connaissait. Dans le futur, on espérait que la transmission orale n’était pas morte. Des changements de cet air dépendait le sort de l’humanité.
10. soleil: C’était son Soleil: chaque jour, il se tournait vers lui. Il se couchait avec, il se réveillait avec. S’il ne le voyait pas, c’est qu’il faisait gris. Et quand le Soleil s’éteint, l’autre s’éteint avec lui.
11. flamme: Il s’éveillait alors que la dernière petite flamme se consumait et que le jour se levait. Elle avait rugi pour lui, éloignant les menaces, elle avait éclairé pour chasser les ombres qui lui voulaient du mal. Elle soupira d’aise pour tout ce travail bien fait.
12. feuille: L’imprimeur du Ponok Daily fut bien surpris quand la une du journal se révéla vide. Pour garder son job, il en composa une faite de bric et de broc. Ce jour-là, à Ponok, le Président se prit pour le Père Noël et ce ne fut pas la nouvelle le plus étonnante du lot.
13. couteau: Ce n’était pas le couteau le plus aiguisé de l’équipage. Mais en bon psychopathe de l’espace, cela ne le dérangeait pas vraiment. Au contraire, il adorait faire souffrir ses victimes.
14. costume: C’était Carnaval. Introverti de nature, Martin choisit un costume de tatou, pensant pouvoir rentrer dans sa carapace quand il le souhaiterait. Il découvrit qu’il n’était malheureusement pas aussi souple que l’animal.
15. lune: Si vous regardez en l’air et que vous voyez des points rouges, vérifiez la date ! Les 25 décembre où la Lune est cachée, le Père Noël allume les nez de ses rennes pour y voir plus clair. Non, Rudolph n’est pas le seul, il fait juste son intéressant.
16. masque: Les archéologues reconstituèrent les visages des morts sans se douter que la tradition voulait qu’on les enterre avec un masque. Et c’est donc sous des traits fossilisés qu’ils sont représentés, traits qui les mettaient à leur avantage.
17. bandage: Les nouveaux bandages étaient composés de nanorobots qui soignaient à la vitesse de la lumière. Mais le soin attaquait sévèrement la psyché des soldats qui se croyaient invincibles sans se rendre compte qu’ils sombraient dans la folie.
18. oiseau: “Fais comme l’oiseau. Ça vit d’air pure et d’eau fraîche un oiseau.” La secte tint à peu près une semaine. Un des plus grands massacres dont on entendit peu parler car peu spectaculaire.
19. loup: Le dernier loup hurla comme on n’avait jamais entendu de loup hurler. Ce signal si particulier fit renaître tous ses congénères. Les humains allaient devoir apprendre à nouveau à être chassés.
20. gâteau: La jeune femme devait sortir du gâteau mais les choses prirent du retard et elle trouva le temps long. Comme le parasite qui s’était glissé dans la crème. Trouvant une hôtesse parfaite, il s’y glissa. Ce qui sortit du gâteau fut une surprise plus tout à fait humaine.
21. griffer: Avec l’évolution de l’homme, se faire griffer par un zombie n’était plus synonyme d’une conversion obligatoire. Cela pouvait même permettre de comprendre les monstres. Ça restait tout de même une sacrée roulette russe.
22. chocolat: Quand il grava “bonne chance” sur le chocolat qu’il offrit à son ami et que ce dernier gagna au loto, Emile se dit que la recette de mamie Adélaïde devait être plus efficace que prétendue.
23. manteau: Son manteau changeait de couleur avec son humeur. Et si des types devenaient un peu trop pressant malgré les messages lumineux envoyés, le symbiote caché serait toujours là pour leur faire comprendre que ça n’était pas le moment.
24. crier: Il avait passé toute sa vie à crier à l’aide. L’hystérique qu’on l’appelait. On finit par ne plus l’entendre puis tout à fait l’oublier. Alors il choisit une autre approche plus sournoise: il s’immisçait derrière vous et chuchotait ses idées comme si c’était les vôtres.
25. orange: Quand les forces du Bien et Mal s’affrontèrent, le sang des célestes se mélangea à leurs armes dorées, les rendant encore plus efficaces. L’expérience réalisée par les diables fut vaine: on parle rarement de l’or démon alors que l’or ange est toujours populaire.
26. chasse: La seule chasse autorisée désormais était la chasse aux bonnes annonces: les forêts étaient louées aux commerçants qui disséminaient les coupons de réduction avec parfois des jeux énigmes. On ne compte plus les personnes perdues dans les bois.
27. brûler: Les androïdes tentèrent de reproduire l’expérience de brûler des sorcières. Ils se rendirent rapidement compte de la vacuité de l’exercice: non seulement la sorcellerie relevait de la médecine incomprise et l’odeur du plastique fondu était franchement désagréable.
28. poussière: Il ne collectionnait pas la poussière par passion pour le ménage, mais plus pour récupérer l’ADN des personnes qui passaient par chez lui. Comme il avait la recette pour faire des poupées vaudous avec quelques chromosomes, il se dit que ça pourrait toujours être utile.
29. sombrer: Sa famille déprimait, chaque membre ayant bien décidé d’en finir plusieurs fois, mais lui n’y arrivait pas. Il se fit ainsi exclure de la famille. Exaspéré, déconfit, il haussa les épaules et décida de sombrer dans la joie.
30. poison: Les ingrédients du poison importent finalement peu mais leur rareté, qui montre la puissance de votre haine et votre volonté à aller les chercher, constituera la force de votre mixture.