Log Horizon Saison 1
18 janvier 2021Production: studio Satelight / NHK.
Réalisateur: Shinji Ishihara
Scénariste: Toshizo Nemoto
Vu sur Netflix.
Elder Tales, un monde ouvert, typique du MMORPG. A une petite différence: suite à un événement appelé Apocalypse, les joueurs sont coincés dans le jeu. Tous les joueurs en ligne au moment de la mise à jour du jeu sont dans l’impossibilité de regagner le monde réel.
Shiroe, Naotsugu et Akatsuki se retrouvent ensemble afin de survivre dans un monde dont les règles ont changé. Shiroe est enchanteur, c’est un stratège hors-pair de haut niveau, probablement expérimenté aux limites du jeu. Naotsugu est un gardien lui aussi de niveau 90 et tout comme Shiroe, il a fait partie du Debauchery Tea Party, une équipe légendaire de joueurs, aujourd’hui dissoute. Quant à Akatsuki, elle est Assassin de niveau 90. Shiroe va lui permettre de changer de forme, plus adéquate à son identité sexuelle réelle. Elle devient en échange son garde-corps et, comme tout Shinobi, elle a besoin d’un maître, rôle qu’elle confie rapidement à Shiroe.
Les trois se rendent compte que vivre dans un monde virtuel n’a pas que des avantages: si les sensations de toucher sont saisissantes de réalisme, la nourriture a le même goût fade peu importe ce que l’on mange et la résurrection est loin d’être acquise. Par contre, ils comprennent également en testant leurs compétences face à des monstres contre lesquels ils ne devraient faire qu’une bouchée que leurs actions réelles sont plus efficaces que de passer par le menu des commandes du jeu.
Si ces trois personnages vivent de façon respectueuse, ça n’est pas le cas de tous les aventuriers (appellation des joueurs en opposition aux villageois, les personnages non-joueurs). En effet, dans un monde aux règles maintenant peu définies et sans la présence de gardiens géants qui apparaissent dès que les aventuriers enfreignent les règles, les guildes existantes imposent leur pouvoir sur les autres d’autant plus qu’elles comportent de membres.
C’est ce qui va pousser Shiroe à mettre un peu d’ordre dans ce monde,
en commençant par la cité d’Akiba. Ce qui va bien entendu passer également par le biais de différentes quêtes dont quelques unes de sauvetage pour démarrer. Mais l’univers va se révéler être plus dangereux que prévu et difficile à maîtriser. Un nouveau challenge pour des joueurs aguerris.
J’ai démarré Log Horizon pour son pitch de départ classique mais sympathique et le fait que deux saisons (les deux seules d’ailleurs – une troisième serait en préparation mais retardée pour cause de coronavirus) sont disponibles sur Netflix. C’est en écrivant cette chronique que j’ai appris que la série était une adaptation de light novels écrits par Mamare Tōno et illustrés par Kazuhiro Hara. Il y a également une adaptation en format manga éditée chez Kana (1 volume sur les 4 japonais).
J’avoue que l’anime ne m’a pas provoqué d’effet bœuf, j’ai enchaîné les épisodes sur la pause du midi de façon quotidienne comme une petite habitude qui s’installe tranquillement. C’est déjà un bon signe puisque je n’ai pas arrêté la série et que son évolution a tout de même réussi à éveiller mon intérêt. La série est assez originale dans son fonctionnement et casse pas mal les codes de l’anime classique.
En réalité, il ne se passe … rien. Enfin, pas grand chose. Certes il y a de l’action, mais comme l’histoire raconte grosso modo comment remettre un monde en ordre, il est plus question de politique et de diplomatie que de combats et d’action effrénée. Ceci dit, il y a quand même une structure shônen évidente avec le héros, déjà bien bourrin dès le départ, qui va encore gagner en compétence. Mais tout cela n’est guère impressionnant quand on comprend qu’il gagne son expérience en rédigeant des documents.
C’est peut-être la grande force de Log Horizon: la cohérence de son récit. Si peu d’actions sont spectaculaires, on se rend compte que Shiroe est bel et bien malin (pas forcément manipulateur comme on le surnomme parfois) et que chacune de ses décisions aura une répercussion par la suite. Même si cela se réalisera concrètement trois ou quatre épisodes après.
Shiroe est un joueur expérimenté, respecté (même s’il est persuadé de n’être qu’un aventurier comme les autres) et qui a bien compris comment fonctionne le système d’Elder Tales. Le fait qu’il ne rencontre que peu d’opposition pourrait rendre la série assez fatigante mais comme ses compétences humaines ne sont pas forcément les plus développées, il est agréable de voir que toute la galerie de personnages secondaire va avoir un rôle des plus essentiels.
Et des personnages, il va y en avoir. Entre les membres de ligues amies et les débutants que l’on va suivre pendant quelques épisodes le temps qu’ils fassent leurs armes, il y aura de quoi ne pas perdre d’intérêt. Le trio de personnages de départ sera toujours présent mais ne sera pas le centre de chaque épisode.
Après, il y a, série japonaise oblige, des choses qui nous échappent, à nous européens. Les histoires d’amour ne se soucient pas des âges des personnages. Certains personnages semblent proche de la majorité, d’autres clairement plus jeunes et pourtant les romances sont présentes. On a le personnage amateur de petites culottes (qui s’en prend plein la face) et je pensais que ce genre de gags étaient morts avec Oolong, le cochon dans Dragon Ball. Apparemmment pas, même si Akatsuki saura lui remettre les idées en place, avant même qu’il ne finisse ses phrases. Un running gag sympathique mais qui revient un peu trop souvent dans la série. D’ailleurs, certains passages, comme le redressement de lunettes, synonyme de super-coup-d’échec-de-la-mort-que-je-suis-malin-c’est-pas-possible sont d’une répétivité assez pénible. A tel point que la série trouve le moyen de se moquer de ce gimmick en fin de saison.
L’animation, quant à elle, connaît des hauts et des bas. Le générique est parfait (il me donne des frissons, gage de qualité, même si musicalement, je trouve le refrain un peu faible) tout comme les inter-épisodes. Certains passages faisant appel à des hordes de monstres divers sont clairement réalisés en image de synthèse, plus ou moins bien intégrés aux décors 2D plus classiques. Ça n’est pas rédhibitoire et si jamais on n’est pas trop attentif, il y a de fortes chances que ça passe inaperçu.
On sent que certaines scènes de transition sont laissées aux mains d’animateurs intervallistes moins chevronnés et si le montage permet parfois d’économiser quelques animations, il y a tout de même des scènes où seule la bouche d’un personnage est animée. Mais comme il s’agit d’une série télévisée, sans financement particulier, il s’agit d’une qualité tout à fait normale pour le format. La conception des personnages est chouette et la variété des différents héros montre qu’un soin a été apporté à l’univers.
Log Horizon est donc une curiosité au développement lent mais pas ennuyant. Si vous êtes amateurs de MMORPG, les premiers épisodes vous paraîtront peut-être un peu trop didactiques mais pour les novices, ils permettront de prendre des marques dans un univers bien codifié.
La réalisation est correcte, les grands moments épiques ou d’intérêt rares mais bien répartis sur les 25 épisodes. Il n’y a que les deux derniers épisodes que j’ai enchaînés car je voulais en savoir plus. Tout est très logique et annonce des choses sympathiques pour la deuxième saison. On verra bien si les promesses seront tenues, si les événements s’enchaîneront un peu plus dynamiquement maintenant qu’un ennemi est clairement reconnu.
Et puis, il y a aussi quelques réflexions qui pourront apparaître dans l’esprit des spectateurs qui veulent deviner certains twists scénaristiques. J’ai une belle hypothèse sous le coude mais je me demande si elle est bonne. 😉